mercredi 12 décembre 2012

Vie pratique - De l'eau

Je crois que ma Cacahuète manque de stimulation.

   Je ne rentrerai pas dans les débats qui agitent la France en ce qui concerne l’Éducation Nationale, ni dans les "pour" et les "contre" de l'IEF (instruction en famille). D'abord parce que les débats sont souvent stériles, les deux parties adverses campant éternellement sur leurs positions, ensuite car nous habitons à présent en Allemagne, et le système scolaire n'est pas du tout le même qu'en France.
   En effet ici, il n'y a pas à proprement parlé de "maternelle". Avant les trois ans de l'enfant, il existe peu de structures d'accueil. De trois à six ans, l'enfant est accueilli en Kindergarten (littéralement "jardin d'enfants"). Chaque enfant est censé avoir une place dans une structure publique, mais le manque de places pousse les parents vers le privé. Toutes les Kindergarten ne se valent pas. Certaines vont orienter leur programme sur les sorties, d'autres sur les loisirs créatifs, d'autres encore vont commencer l'apprentissage de l'écriture ou de l'anglais. Il n'y a pas de "programme commun", à part les basiques que l'on retrouve aussi en France : apprendre à vivre en communauté, savoir se laver les dents et les mains, etc. 

   Cacahuète et Traîne-bûche sont en Kindergarten. Ils auraient pu ne pas y aller car je suis à la maison, mais nous avons pris cette décision pour les immerger au plus tôt dans la langue allemande. Et nous ne regrettons pas ce choix, surtout lorsque l'on entend déjà Cacahuète parler allemand (beaucoup de mots et quelques phrases) et Traîne-bûche s'y mettre doucement. Ils se sont très vite fais à la vie en communauté au milieu d'enfants et d'adultes qui ne parlent pas français et y vont chaque jour avec plaisir. Et avec d'autant plus de plaisir que leur principale activité là-bas est de jouer !
   Mais un enfant a aussi besoin d'apprendre, et pas seulement en jouant, surtout quand il avance en âge. Cacahuète, quatre ans et demi, m'a demandé plusieurs fois au retour de la Kindergarten : "Maman, on fait un petit travail ?" Je crois que jouer l'amuse mais ne faire que ça finit par l'ennuyer. Il n'est pas assez "stimulé". Voilà pourquoi, si et seulement si il me le demande, nous passons une partie de l'après-midi à faire des activités, principalement Montessori. Et comme Traîne-bûche veut tout faire comme son frère, il choisit aussi ses activités. 

   Ces derniers temps nous passions beaucoup de temps à "compter". Mais aujourd'hui Cacahuète n'avait pas trop envie de faire des mathématiques. Je lui ai proposé les lettres rugueuses...il n'a pas voulu. Il m'a dit : "Je regarde et je choisis." Il a donc regardé mais n'arrivait pas à se décider. Il a ajouté : "Une activité avec les pichets !" Et je me suis dit qu'effectivement, cela faisait très, très longtemps qu'il n'avait pas fait d'activités de vie pratique. Il s'est bien rattrapé...

Verser de l'eau jusqu'au "trait"


 

   Ici la démarcation est assez claire sur les verres, mais si ce n'est pas le cas sur vos verres, on peut utiliser du ruban adhésif coloré ou un trait de feutre (résistant à l'eau). Par la suite, la démarcation peut varier et ne pas être à la même hauteur sur chaque verre. L'auto-correction est visuelle : l'eau doit "s'arrêter au trait" (faire attention de mettre juste la quantité d'eau suffisante dans le pichet, ainsi quand l'enfant a fini, il ne doit plus rester d'eau dans celui-ci). Prévoir aussi une petite éponge au cas où l'enfant renverse un peu d'eau.

Transvaser de l'eau à l'aide d'une éponge



   Rien de plus simple (et de plus amusant) que cette activité de vie pratique.  Il suffit de mettre de l'eau dans un bol (pas trop) et l'enfant la transvase à l'aide d'une éponge. Pour les plus petits voir l'eau "disparaître" dans l'éponge puis "ressortir" quand ils la pressent est une merveille en soi ! Les plus grands finissent parfois par poser des questions. J'ai donc eu droit à : "Maman, comment l'eau elle rentre dans les trous de l'éponge ?" ou encore à : "Pourquoi l'eau sort quand j'appuie ?" La prochaine fois donc, je réviserai mes leçons sur l'absorption des éponges :-)

Se servir d'un entonnoir



   Cacahuète a fini par l'utilisation d'un entonnoir. Pour la petite anecdote, à chaque fois que je lui passe ou que je me sers de cet entonnoir, il me dit : "Mais ce n'est pas un entonnoir, c'est un ento rouge." (avant il le disait sérieusement, maintenant parce qu'il sait que ça me fait rire).
   Cette activité est très simple aussi à mettre en œuvre. Il suffit d'avoir un pichet, un entonnoir et une bouteille ; ne reste plus qu'à transvaser. Et toujours prévoir une petite éponge !

   Voilà les activités de vie pratique qui ont occupé Cacahuète un bon moment, pendant que Traîne-bûche faisait une petite sieste. Il y a mis beaucoup d'entrain et ma première impression se confirme : il a besoin d'être plus stimulé qu'il ne l'est à la Kindergarten. C'est ce que nous essayons de faire, à sa demande ou selon mes propositions (qu'il accepte ou non). 

Et pour en revenir à la stimulation de Cacahuète, Traîne-bûche en manque aussi parfois, mais comme pour son frère, nous tâchons d'y remédier à la maison...

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